Aspects économiques et implantations géographiques
Airbus est un consortium européen dont les activités concernent, outre l’aviation commerciale, les hélicoptères civils, la défense et l’espace. Le groupe emploie quelque 130 000 personnes au total (2017), dont près de 48 000 en France (2016). L’avionneur est donc un employeur de premier plan dans l’Hexagone.
Blagnac (Haute-Garonne, 31) abrite le siège de sa filiale « Airbus Commercial Aircraft », qui fabrique les avions de ligne, mais également l’un des 15 sites industriels de la société : le site Jean-Luc Lagardère, entièrement dédié à l’assemblage final et aux essais de l’A380.
Les autres sites français de production de l’A380 sont situés en Loire-Atlantique (44) :
- Saint-Nazaire (plus précisément Montoir-de-Bretagne) : site intégrateur (assemblage et équipement) des fuselages avant et centraux
- Nantes : fabrication du caisson central et des entrées d’air de nacelles
Le site de Méaulte (Somme, 80) mérite également d’être mentionné. En effet, l’usine aéronautique de STELIA Aerospace, filiale d’Airbus à 100 % et véritable poumon économique de la région, y produit plusieurs éléments de l’appareil (du nez et du train d’atterrissage en particulier).
Les autres sites de production se trouvent en Allemagne (fuselage, empennage vertical, équipements et aménagement de la cabine, finitions et contrôle final avant livraison), en Espagne (empennage horizontal, carénage ventral et arrière du fuselage) et au Royaume-Uni (conception et fabrication de la voilure pour l’essentiel). La fabrication du géant des airs fait aussi appel à des dizaines de sous-traitants belges.
Quant à la livraison, elle s’effectue soit depuis le centre Henri Ziegler de Toulouse inauguré en 2006 (Amériques, Afrique et Asie) soit depuis le site de Hambourg (Europe et Moyen-Orient).
Les dimensions impressionnantes du « paquebot du ciel » ont conduit Airbus à adopter un système de transport « multimodal » ad hoc (avion-cargo A300-600 ST « Beluga », navire, barge et convoi routier ; cf. « Anecdotes »).
Pour la même raison, il a fallu également adapter les infrastructures aéroportuaires de plusieurs aéroports ; les pistes, notamment, devant mesurer au moins 45 m de large.
Estimé initialement à 8 milliards de dollars (G$), le budget du programme A380 a été réévalué à 18,6 G$ en 2008, sans compter le surcoût de près de 8 G$ dû aux retards de livraison. L’enveloppe globale était donc évaluée - avant l’annonce de la fin de la production de l’appareil - à environ 26,5 G$ (ou un peu plus de 18 G€).
Même si une version cargo (A380-800F) avait été initialement envisagée (27 commandes annulées), les appareils en service ne furent exploités que pour le transport de passagers.
Au 31 janvier 2019, le bilan des commandes s’établissait à 274 appareils et celui des livraisons à 234. A cette date, en dépit d’un coût unitaire du super-jumbo estimé à 437 millions de dollars (M$), son prix de vente avait été ramené à environ 250 M$.
Au total, la flotte des géants du ciel a transporté près de 200 millions de passagers à ce jour.