Groupe aéronaval (GAN)

Groupe aéronaval (GAN)

En fait, en opérations, un porte-avions ne navigue jamais seul. On utilise souvent le terme de groupe aéronaval (GAN) qui désigne un groupe de navires articulé autour de lui.

Car ce navire extrêmement précieux constitue, en cas de conflit, une cible prioritaire pour l’adversaire. En plus de ses propres moyens d’autodéfense, il est également protégé non seulement par les avions de son groupe aérien, Hawkeye et Rafale en mission air-air, voire des hélicoptères Caïman, mais aussi par une puissante escorte constituée de frégates de défense aérienne et de frégates de lutte anti-sous-marine, auxquelles s’ajoutent un sous-marin nucléaire d’attaque. Le GAN peut aussi disposer des avions de patrouille maritime intervenant depuis la terre, quand la zone de déploiement du GAN l’autorise. Ces moyens assurent une surveillance sur un très grand volume aérien, en surface et sous la mer. L’ensemble de ces moyens, complémentaires et mobiles, se déplacent en fonction de la situation tactique et de l’évolution de la menace pour former une grosse bulle de protection, de l’ordre de 2 000 km, autour du Charles de Gaulle. Il est capable de surveiller une zone bien plus étendue que la France métropolitaine et de conduire les éventuelles interventions que la situation élaborée par son système propre pourrait imposer.

Le groupe bénéficie également d’informations émanant des autorités de l’Etat français, de satellites ou de situations élaborées par des marines amies que ses moyens de communications développés (liaison tactique dites L11 et L16 en particulier) recueillent et que l’importante puissance de calcul de son système de management  de combat (CMS) le SENIT 8 permet de traiter.

L’objectif est, ainsi, de détecter, de traiter et contrer éventuellement toute attaque, qu’elle soit navale, aérienne ou sous-marine. Il transmet à son escorte les éléments de conduite de l’action qu’il entend leur déléguer au sein de la force navale qui accompagne le Charles de Gaulle lors de déploiements opérationnels. Le maillage des moyens de transmissions français et interalliés et la parfaite intégration du porte-avions dans les réseaux de liaisons de données français et de l’OTAN garantissent, par ailleurs, un haut niveau d’interopérabilité avec les autres marines et les autres forces aériennes déployées dans les zones d’opérations. Ce porte-avions a conduit, grâce à son système très développé, des opérations dans le golfe Arabique ou en Méditerranée orientale.

Le groupe aéronaval représente une part importante des capacités de projection de puissance militaire des pays pour les marines qui sont dotés de porte-avions. L’intérêt de pouvoir disposer d’une telle puissance n’échappe pas à de nombreux pays qui veulent accéder à une telle composante donc d’intégrer des porte-avions au sein de leur marine.

©Yohann Peschel/ECPAD/Défense